Memotransfront - Stätten grenzüberschreitender Erinnerung
   
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Sylvain Schirmann

Citadelle de Bitche

À l’issue de la seconde occupation de la Lorraine par la France, Bitche est investie par le Maréchal d’Humières en 1679. Au cours de cette même année, Vauban fait rédiger par Thomas de Choisy un mémoire sur l’intérêt stratégique du lieu. Les avantages sont nombreux : carrefour à proximité du Palatinat, de la Lorraine et de l’Alsace, Bitche offre d’un point de vue défensif la possibilité de protéger à la fois la Lorraine et la Basse Alsace. Louis XIV décide alors de la fortification de la citadelle et confie l’opération à Vauban. Les travaux débutent en 1681. Ils entraînent l’arrivée d’ouvriers attirés par l’exemption générale des taxes décidée en 1686 pour ceux qui viendront s’installer dans la cité fortifiée. L’espace est ensuite « francisé » par la création autour de Bitche de villages « picards ». À la suite de la paix de Ryswick (1697), les troupes françaises quittent Bitche, qui revient au Duc de Lorraine. Mais elles prennent soin de raser les fortifications. La guerre de succession d’Espagne ramène les soldats français. Le site de l’ancienne citadelle est alors provisoirement fortifié entre 1705 et 1714. Lorsque Stanislas prend en 1737 possession du duché de Lorraine, les autorités françaises obtiennent le droit de fortifier les places lorraines. Elles manifestent un intérêt évident pour Bitche. De 1741 à 1754, sous l’autorité du comte de Bombelles, gouverneur de la place, les fortifications sont remises en état. Le sort de la citadelle de Bitche est dorénavant lié aux événements européens, sa position stratégique expliquant qu’elle ait été en permanence un objet de convoitises.

En 1793, une attaque surprise des Prussiens contre la citadelle échoue. Le siège de 1870 constitue l’événement majeur du 19e siècle. Isolée à partir du 6 août 1870, bombardée à plusieurs reprises, la citadelle résiste encore au moment de la demande d’armistice (27 janvier 1871). Elle ne se rend qu’en mars 1871. Les autorités allemandes accentuèrent encore après le traité de Francfort le rôle militaire de la cité lorraine. À l’époque du Reichsland, elles décidèrent de la construction des casernes et d’un camp d’entraînement pour les troupes. Mentionnons enfin que la citadelle servit d’abri aux populations civiles de Bitche au moment de l’offensive américaine de mars 1945 pour la libération de la ville. La citadelle est restée longtemps propriété de l’armée. Ce n’est qu’à la fin des années 1970 que la commune de Bitche entame les démarches d’acquisition. Restauré, l’ouvrage est ouvert au public au début des années 1980. En avril 1991, une muséographie complète le dispositif. La citadelle occupe dorénavant une place de choix dans le tourisme militaire transfrontalier.

Pour en savoir plus

Association « Les amis du fort Saint-Sébastien » (ed.), Bitche. Le curieux destin du fort Saint-Sébastien, Bitche 2001.

Irle, Hermann, Die Festung Bitsch, Strasbourg 1902.

Rittgen, Francis, Bitche et son canton des origines à nos jours, Sarreguemines 1988.

Jacops, Marie France/Guillaume, Jacques/Hemmert, Didier, Le pays de Bitche, Images du patrimoine, Inventaire SPADEM, Metz 1990.

 

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Memotransfront - Stätten grenzüberschreitender Erinnerung Rainer Hudemann unter Mitarbeit von Marcus Hahn, Gerhild Krebs und Johannes Großmann (Hg.): Stätten grenzüberschreitender Erinnerung – Spuren der Vernetzung des Saar-Lor-Lux-Raumes im 19. und 20. Jahrhundert. Lieux de la mémoire transfrontalière – Traces et réseaux dans l’espace Sarre-Lor-Lux aux 19e et 20e siècles, Saarbrücken 2002, 3., technisch überarbeitete Auflage 2009. Publiziert als CD-ROM sowie im Internet unter www.memotransfront.uni-saarland.de.