Memotransfront - Stätten grenzüberschreitender Erinnerung
   
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Barbara Hesse

Fort de Queuleu

« SS-Sonderlager Feste Goeben », Allée Jean Burger, Metz

Le Fort de Queuleu reste un des rares témoins des ouvrages fortifiés construits entre les années 1867 et 1872 pour défendre Metz, appelé « Feste Goeben » à l’époque. Au cours de la dernière annexion, la répression nazie devenant de plus en plus dure, les prisons étaient pleines (maison d’arrêt des rues Maurice Barrès et Chandellerue, la prison militaire de la rue du Cambout, le Grand Séminaire, le Fort de Plappeville...). En octobre 1943, le chef de la Gestapo de Metz demande au Général commandant la place de Metz, de mettre le Fort de Queuleu à sa disposition. La Gestapo l’utilise donc comme centre d’internement. Le personnel de surveillance est fourni par une unité de « Waffen-SS » (24 jeunes de 18 à 20 ans) et Georg Hempen est nommé commandant du camp de novembre 1943 au 17 août 1944. Le statut du camp est « SS-Sonderlager Feste Goeben », camp spécial SS. On estime qu’au moins 1500 patriotes sont passées par le Fort de Queuleu, ceux du Groupe « Mario » composé surtout de travailleurs résistants des chemins de fer et de la métallurgie, du Groupe « Derhan », des réfractaires et déserteurs, et encore parents de ceux-ci, pris en otage.

L’ouvrage pouvait contenir jusqu’à de 450 à 500 hommes et de 80 à 100 femmes. Chaque détenu arrivait, menottes aux mains, et les yeux bandés, ceci afin qu’il ne connaisse pas son lieu d’internement. Le détenu subissait au moins deux interrogatoires. Son identité devenait un numéro de matricule. Le prisonnier était ensuite emmené dans une cellule. Là, il était assis, mains et pieds liés, les yeux bandés, avec interdiction formelle de parler et de bouger. Le traitement était le même pour les hommes et les femmes. La durée d’internement était en moyenne de trois mois. Les détenus étaient ensuite transférés dans un autre camp : généralement Schirmeck pour les femmes et le Struthof pour les hommes. D’autres furent envoyés dans les camps en Allemagne : Buchenwald, Dachau, pour les femmes Ravensbruck et autres, souvent après une détention « de transit » au camp de police de la Neue Bremm à Sarrebruck. À l’arrivée des alliés, 941 des prisonniers du Fort de Queuleu ont été transférés au Struthof, dont 622 membres du groupe « Mario », 262 réfractaires et déserteurs de l’armée allemande et 57 passeurs de prisonniers de guerre. Quatre détenus seulement ont réussi à s’évader le 19 avril 1944. Le camp est évacué le 17 août 1944. Le Fort Queuleu, ainsi que le musée, sont ouverts à la visite. Un projet de musée et mémorial de la Résistance et de la Déportation est à l’étude. Il prévoit de conserver en l’état le lieu de détention et d’y inclure, au premier étage et à l’aide des moyens de communication modernes, une salle d’exposition, un centre de documentation...

 

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Memotransfront - Stätten grenzüberschreitender Erinnerung Rainer Hudemann unter Mitarbeit von Marcus Hahn, Gerhild Krebs und Johannes Großmann (Hg.): Stätten grenzüberschreitender Erinnerung – Spuren der Vernetzung des Saar-Lor-Lux-Raumes im 19. und 20. Jahrhundert. Lieux de la mémoire transfrontalière – Traces et réseaux dans l’espace Sarre-Lor-Lux aux 19e et 20e siècles, Saarbrücken 2002, 3., technisch überarbeitete Auflage 2009. Publiziert als CD-ROM sowie im Internet unter www.memotransfront.uni-saarland.de.