|
||||
Version imprimable (PDF) | ||||
Laurent CommailleNilvange et les réalisations de la Société AumetzJusqu’aux années 1890, Nilvange est un simple village de la vallée de la Fensch. Mais, en 1896, dans la perspective de l’utilisation du brevet Thomas-Gilchrist jusque-là détenu par la société de Wendel, des intérêts germano-belges, réunis dans la société Lothringer Hüttenverein Aumetz-Friede décident de construire un complexe sidérurgique sur le site de Nilvange. L’aciérie et les laminoirs entrent en fonction en 1901–1902. Si les capitaux allemands sont prépondérants dans la structure financière de l’entreprise, le siège en est à Bruxelles. En 1917, la société passe entièrement sous capitaux allemands et le siège est transféré à Nilvange même. Son nom devient « Lothringer Hütten und Bergwerksverein in Nilvingen-Knuttingen ». La construction de la cité commence dès 1898. Une double ville se développe ainsi ; une partie lorraine constituée essentiellement par l’ancien noyau villageois et une partie germanique, plus haut sur la pente et dominant l’ancien village, à l’initiative de la société sidérurgique. Les maisons ouvrières édifiées par Aumetz-Friede, en quatre rangées parallèles, n’ont pas un caractère allemand très marqué si ce n’est aux extrémités des barres où des toits à rupture de pente tranchent avec les pratiques de l’architecture rurale lorraine. Le caractère « allemand » des édifices est plus affirmé dans les volumes et les décors des bâtiments de la direction, des bureaux et des logements de l’encadrement : utilisation partielle de murs en colombage, clochetons, décrochements de façade. Les pratiques de l’architecture bourgeoise wilhelminienne se retrouvent ainsi à Nilvange. Le développement de la population entraîne la réalisation de nouveaux équipements collectifs comme la poste et la construction d’un temple (pour lequel l’entreprise intervient), mais séparément de la cité ouvrière. Ces nouveaux édifices sont d’une architecture nettement allemande. En 1906, utilisant les possibilités des lois de 1889 sur les coopératives et sur l’assurance vieillesse-invalidité permettant d’utiliser les fonds de réserve des caisses locales d’assurance vieillesse-invalidité, la société Aumetz-Friede se lance dans la constitution d’une coopérative de construction (Baugenossenschaft) qui construira 64 logements jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Lors du retour à la France, Aumetz-Friede devient la Société Métallurgique de Knutange (SMK) et les maisons de la coopérative sont reprises par la Société d’Habitations à Bon Marché appelée la Société immobilière de Nilvange. Pour en savoir plusNilvange d’hier et d’aujourd’hui, Nilvange 1982.
|
||||
|