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Laurent CommaillePorte SerpenoiseRue du Général Gaston Dupuis/Avenue Robert Schuman, MetzLa porte Serpenoise constitue un de symboles majeurs de l’histoire messine. Située dans l’axe de la voie romaine venant du Sud et allant vers Trèves, elle fait la jonction entre l’Antiquité romaine et le Moyen-Âge. Son développement, à partir du XIIIe siècle, reflète l’histoire d’une cité devenue une république urbaine, une ville libre (Freie Reichsstadt) à l’intérieur du Saint Empire. Son renforcement, en tant qu’élément de fortification, correspond à la volonté de Metz de préserver son statut et son indépendance face à la montée en puissance de l’État territorial qu’est le duché de Lorraine. En 1473 eut lieu la plus fameuse tentative lorraine pour s’emparer de la ville ; le duc avait fait appel à des mercenaires allemands qui essayèrent de pénétrer à l’intérieur en se faisant passer pour des marchands et en tentant de bloquer les herses à l’aide d’une machine de guerre de leur invention. Empêtré et bloqués dans la porte, ils réveillèrent par leur bruit le boulanger Harelle qui rameuta les Messins, lesquels chassèrent les Lorrains. Après que la ville soit passée sous le contrôle de la France en 1552, la Porte Serpenoise est détruite pour laisser la place à la citadelle. Il faut attendre 1852, trois siècles plus tard, pour qu’une nouvelle porte voit le jour. En effet, l’armée autorisa l’implantation de la gare sur le glacis sud de la place forte parce qu’elle était ainsi sous la protection des remparts. Pour assurer la jonction entre les installations ferroviaires et la ville, on ouvrit une nouvelle porte, essentiellement constituée d’un tunnel courbe sous le rempart, à laquelle on donna le nom de porte Serpenoise. 1852 est aussi l’année de la liaison par voie ferrée Metz–Sarrebruck. Une banderole proclamait, dit-on, sur la façade des bureaux des chemins de fer : « 1552, la guerre sépare Metz de l’Allemagne, 1852, le chemin de fer les réunit à nouveau ». À la fin du siècle, quand la ville fait partie du Reichsland, la porte Serpenoise reçoit le nom de « Prinz Friedrich-Karl-Tor », neveu de l’Empereur Guillaume I, qui avait mené la bataille de Saint-Privat et le siège de la ville. Sous la pression des autorités civiles, Guillaume II décida, en 1898, d’autoriser la destruction des vieux remparts. Le démantèlement de la porte commença en 1902. Une nouvelle porte, monument sans aucune portée militaire, fut édifiée à proximité de l’ancien emplacement. Son allure, massif de terre et échauguettes aux coins (venant de l’ancien rempart Saint-Thiébault), veut maintenir le souvenir des anciennes fortifications. Elle garda le nom de Prinz-Friedrich-Karl-Tor. Lorsque la Moselle revint à la France, la nouvelle porte reçut le nom de Porte Serpenoise. Pour en savoir plusWilcken, Niels, Architektur im Grenzraum. Das öffentliche Bauwesen in Elsaß-Lothringen (1871–1918), Saarbrücken 2000 (Veröffentlichungen des Instituts für Landeskunde im Saarland, Bd. 38).
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